L'Assassin du Marais de Catherine Cuenca

Présentation éditeur :

Avril 1849. Alors que les élections législatives de la toute jeune II^e République se préparent, des femmes courageuses et indépendantes sont retrouvées mortes, assassinées dans différents lieux de Paris. Tout indique qu’elles ont été victimes d’un seul et même tueur. L’inspecteur Alexandre Delage est chargé de l’enquête. Aidé par Léa, une spirite à la sensibilité hors du commun, et par Julie, farouche employée d’un grand magasin dont la meilleure amie fait partie des victimes, le jeune policier met tout en œuvre pour démasquer l’assassin. Mais les crimes se multiplient et celui-ci semble insaisissable…

Mon avis :

Avec L’Assassin du Marais, Catherine Cuenca reprend les thèmes du féminisme, du droit des femmes déjà développés dans Celle qui voulait conduire le tram.

Je connaissais l’auteure de récits historiques, notamment ceux évoquant les deux guerres mondiales, mais je ne connaissais pas l’auteure de récits policiers.

Je dois avouer que j’ai dévoré ce roman. Je n’ai pas lâché ma liseuse entre le moment où j’ai lu les premières lignes et celui où j’ai connu le nom de l’assassin, quelque 230 pages plus tard.

Le style, comme d’habitude avec Catherine Cuenca, est maîtrisé. Le suspense est bien distillé. Elle sait mettre ici et là quelques indices qui nous mènent sur de vraies ou fausses pistes. Elle réussit à nous faire douter de tous les personnages. Même quand j’ai eu la certitude du nom du meurtrier, je me suis dit demandé si je ne me trompais pas…

Les personnages sont vraiment très bien construits, étoffés, et ainsi rendus attachants. On pourrait presque imaginer de nouvelles aventures pour ces enquêteurs officiels ou promus enquêteurs / enquêtrices malgré eux / elles.

Outre la dimension policière, c’est aussi la dimension historique qui est à souligner. Catherine Cuenca sait replacer les actions dans leur contexte en toute légèreté, sans alourdir le récit. C’est ainsi que j’ai redécouvert les préoccupations politiques et féminines  du milieu du XIX^ème siècle et appris que Paris avait alors connu une épidémie de choléra. Merci à Catherine Cuenca pour ses qualités didactiques et pédagogiques. Je ferai lire sans la moindre hésitation son texte à mes élèves comme je leur ai vivement conseillé, récemment, Celle qui voulait conduire le tram et qu’ils ont plébiscité lors du Prix des Incorruptibles.

Je n’hésite pas à placer L’Assassin du Marais dans mes coups de cœurs de 2020. Il est destiné aux adolescents mais les adultes ne bouderont pas leur plaisir.