Le Bonheur est un déchet toxique

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Le Bonheur est un déchet toxique

Le Bonheur est un déchet toxique de Manu Causse (éditions Thierry Magnier, 14.50 euros).

Voici ma dernière lecture. Je suis quelque peu partagée.

4ème de couverture : Nathanaël a toujours vécu chez son père, avec qui il était très complice. Mais à la mort de celui-ci, le jeune garçon découvre soudain qu’il a une mère, et qu’elle réclame sa garde. Adieu la ville, les fast-food et les steaks-frites ; bonjour la cambrousse, les légumes et le tofu. Sa mère est vegan et ardente militante écologiste. L’atterrissage est compliqué…

Ce roman subtil navigue de l’émotion à l’humour, de la ville à la campagne, du premier amour à l’engagement politique.

Mon avis : lecture à partir de 14 ans. J’ai trouvé que les personnages étaient globalement bien construits, étaient cohérents, attachants. L’auteur a su rendre justes les sentiments père-fils. Il a proposé une figure maternelle intéressante, qui se révèle peu à peu. Ce roman véhicule de l’émotion avec la mort du père et la reconstruction du fils après cette mort, avec les premiers émois amoureux de celui-ci. L’humour, bien dosé, vient adoucir une réalité difficilement supportable parfois. L’un des thèmes principaux, à savoir le monde agricole actuel confronté à ses difficultés, offre un potentiel narratif intéressant : l’oncle maternel « mangé » par l’industrie agro-alimentaire, l’agriculture traditionnelle, l’agriculture bio face à la construction d’une décharge. Même la fin est bien pensée puisqu’on est loin du happy end.

Toutefois, malgré ces points forts de l’œuvre, je reste sur un sentiment mitigé, comme si toutes les qualités relevées finissaient par engendrer des faiblesses : plusieurs longueurs sont à noter qui freinent l’envie de poursuivre la lecture ; les titres des chapitres font parfois « clichés » et leur absence n’aurait rien enlevé au texte ; la trop grande noirceur que véhicule au final le roman est lourde (même si, je le répète, l’absence de happy end est plus crédible) ; la description du monde agricole actuel, le militantisme tombent parfois dans le stéréotype.

C’est un bon roman, certainement, mais qui me semble-t-il aurait pu être un texte plus fort si les idées véhiculées avaient parfois été traitées autrement.

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Merci
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